Albert Camus est un des grands noms de la littérature française, ce qui lui a d’ailleurs valu un prix Nobel. La signification de son œuvre ne se limite cependant pas à sa qualité littéraire ou stylistique. Camus prend en compte et aborde des questions fondamentales de la vie et de l’existence humaine. Dans un contexte où le nihilisme prend une place importante, Camus va mener des réflexions étendues, pleines d’humanité et de profondeur. Dans cet article, je vais surtout m’intéresser aux essais philosophiques de Camus, pour mettre en évidence certaines de ses observations et réflexions qui me semblent mériter une bonne place dans nos réflexions. Je terminerai par une brève analyse des éléments relevés.
L’absurde
Camus dans Le mythe de Sisyphe part du constat de l’absurdité de la vie. Il donne plusieurs bases à ce constat : l’intellect humain cherche à comprendre le monde et à l’unifier par la raison, mais le monde n’est pas rationnel et la raison humaine se découvre étrangère à ce monde. L’homme souhaiterait se trouver unifié au monde, à la nature, mais le simple fait de porter un jugement sur ce point le marque comme distinct du monde qui l’entoure. D’autre part, toute vie humaine a pour fin la mort, mais notre être y résiste et s’y refuse. On se projette dans l’avenir, sans voir que l’avenir, c’est la mort. Quant au reste de l’humanité, l’impression de familiarité s’estompe par moment, on voit alors les hommes dans leur simple matérialité. Leurs gestes, leur apparence transmettent une impression d’éloignement et d’inhumanité. Notre propre image peut elle-même nous apparaître étrangère et inquiétante. Tous ces faits contribuent pour Camus au sentiment de l’absurdité du monde.
Outre ces constatations de l’expérience, Camus reconnaît aussi la portée de l’absence (supposée) de Dieu, entraînant l’absence de valeurs morales absolues.
Camus, l’absurde, la révolte et Dieu
Auteur(s) : Jean-René Moret
Date de parution : 14 septembre 2015
Dans cet article, Jean-René Moret s’intéresse surtout aux essais philosophiques de Camus, pour mettre en évidence certaines de ses observations et réflexions qui lui semblent mériter une bonne place dans nos réflexions : l’absurde, la révolte. Il termine par une brève analyse des éléments relevés. Et il en conclut que Camus donne de bonnes raisons de croire, quoi qu’il ait décidé pour lui-même.
Thème(s) : Philosophie
Public(s) : Adultes - Introduction