C’est un argument athée qu’on rencontre de plus en plus souvent sur internet : « la Bible approuve et cautionne l’esclavagisme, il s’ensuit donc qu’elle est fausse et que donc le Dieu du Christianisme n’existe pas ».
Cet argument est surprenant car il est incompatible avec l’athéisme. Car si – comme le disent les athées – la moralité n’est qu’un sous-produit dû au hasard de l’évolution, alors cela implique que la morale s’est construite par rapport aux situations et que donc elle est relative et qu’il n y a aucune raison objective de condamner l’esclavagisme comme un mal absolu. Après tout, tel individu jugera que l’esclavagisme est un bien, tel autre dira que pour lui c’est un mal. Qui peut trancher entre les deux et dire avec certitude ce qui est bien et mal ? À cette question, celui qui ne croit pas en Dieu n’a rien à répondre.
Mais si contrairement à l’athéisme, on admet qu’il y a un Bien et un Mal en soi, il est alors vrai que Dieu étant Bon, et l’esclavagisme étant un Mal, il est dès lors logique que si – comme ils l’affirment – la Bible justifie et approuve l’esclavagisme, elle ne peut être la révélation que Dieu a adressée à l’humanité comme elle le prétend.
Mais de quoi parle-t-on ?
L’esclavagisme est un système social et économique terrible dans lequel un être humain peut être légalement traité de la même manière qu’un meuble ou un bétail. On reconnait immanquablement une société esclavagiste en ce que selon la loi, le maître a tout les droits sur la vie de son esclave.
Vivre pendant l’antiquité n’avait rien d’une partie de plaisir : la survie était sans cesse menacée par les famines, les épidémies et les pillages. Dans ce contexte de fragilité économique et sociale, se vendre comme esclave à plus riche que soi pouvait se présenter comme la seule solution de survie possible. Il s’agissait alors d’une forme d’esclavage « volontaire » où on échangeait sa dignité et sa liberté contre sa survie. Mais beaucoup de sociétés pratiquaient aussi de l’esclavagisme forcé. Des groupes de pillards faisaient fortune en capturant des individus et en les revendant dans un autre pays. En plus de cela, les prisons n’existant pas, les condamnés et les prisonniers de guerre pouvaient aussi être réduits en esclavage. Ce genre de société était la norme pendant l’antiquité.
La Bible cautionne-t-elle l’esclavagisme ?
Auteur(s) : Charles Berger
Date de parution : juillet 2020
Dans cet article, l’auteur compare ce que la Bible dit sur l’esclavage et les esclaves, notamment les lois de l’Ancien Testament qui les concernent, et les compare avec les textes de lois et les pratiques de la même époque dans les autres civilisations voisines et met en avant les grandes différences. Il fait ce constat que la Loi biblique s’oppose à tout ce qu’il y a d’inhumain dans les rapports de domination entre les hommes. Elle révèle que l’esclavage entre les hommes n’est qu’un symptôme d’un esclavage bien plus terrible encore, qui est le véritable sujet de la Bible.
Thème(s) : Éthique
Public(s) : Adultes - Introduction