Certains disent que la Bible ne fait aucun cas du bien-être animal. Aux temps bibliques, il est vrai, on ne trouvait pas d’élevages intensifs, d’hormones ou d’antibiotiques… pas plus que d’abattoirs dans lesquels des animaux étaient mis à mort à la chaîne de façon horrible. Cependant, la Bible accorde déjà à la “création” une valeur toute particulière, et elle rend l’homme responsable d’en prendre soin : il en est l’intendant.
Selon la Bible, la “création” possède une valeur intrinsèque, extra-humaine.
Certains mouvements de l’écologie moderne, tels que l’écologie profonde et l’antispécisme, donnent à la « biosphère » une valeur intrinsèque et indépendante de l’humanité. En cela, ils apportent une réponse à l’avertissement déjà formulé par le penseur Hans Jonas : Depuis que la nature n’est plus une menace pour l’homme, mais l’homme une menace pour elle, l’impératif de sa préservation se fait ressentir avec urgence :
il n’est plus dépourvu de sens de demander si l’état de la nature extra-humaine, … maintenant soumise à notre pouvoir, n’est pas devenu par le fait même un bien confié à l’homme et qu’elle a quelque chose comme une prétention morale à notre égard – non seulement pour notre propre bien, mais également pour son propre bien et de son propre droit. Si c’était le cas, cela réclamerait une révision non négligeable des fondements de l’éthique. Cela voudrait dire chercher non seulement le bien humain mais également le bien des choses extra-humaines, c’est-à-dire étendre la reconnaissance de « fins en soi » au-delà de la sphère de l’homme et intégrer cette sollicitude dans le concept du bien humain. Aucune éthique du passé (mise à part la religion) ne nous a préparés à ce rôle de chargés d’affaires — et moins encore la conception scientifique dominante de la nature. Cette dernière nous refuse même décidément tout droit théorique de penser encore à la nature comme à quelque chose qui mérite le respect puisqu’elle réduit celle-ci à l’indifférence de la nécessité et du hasard et qu’elle l’a dépouillée de toute la dignité des fins.
La Bible ne s’intéresse pas au bien-être animal ?
Auteur(s) : Aurélien Bloch
Date de parution : 19 octobre 2022
Certains disent que la Bible ne fait aucun cas du bien-être animal. Aux temps bibliques, il est vrai, on ne trouvait pas d’élevages intensifs, d’hormones ou d’antibiotiques… pas plus que d’abattoirs dans lesquels des animaux étaient mis à mort à la chaîne de façon horrible. Cependant, la Bible accorde déjà à la “création” une valeur toute particulière, et elle rend l’homme responsable d’en prendre soin : il en est l’intendant.
Thème(s) : Éthique
Public(s) : Adultes - Introduction